Ces réunions ont lieu une fois
par mois, en général le second vendredi du mois.
Sept lectrices se retrouvent périodiquement pour échanger
leurs impressions sur un livre préalablement choisi. (un programme est élaboré
deux ou trois mois à l’avance). L’échange littéraire se termine par un goûter, ce
qui ajoute une note de convivialité chaleureuse à l’après-midi.
Pour tout renseignement , merci de prendre contact au 0386849514 ou au 0386841404, si vous désirez nous rejoindre, ne serait-ce que pour une séance....
Liste des livres lus en 2014
2014
Le cercle littéraire des amateurs d'épluchure de patates, Mary Ann Shaffer et Annie Barrows
Dans la ville des veuves intrépides, James Canon
Le
mec de la tombe d’à côté, Katarina
Mazetti
Le
radeau de pierre , José Saramago
Le fils du
dieu de l’orage , Arto Paasilinna
Jours de colère, Sylvie Germain
Stoner, John Williams
L'étranger, Albert Camus
Pays de neige, de Yasunari Kawabata
Rien ne s'oppose à la nuit, Delphine de Vigan
Le coeur est un chasseur solitaire, Carson McCullers
2015
24 heures de la vie d'une femme et Le joueur d'échecs, de Stefan Zweig
une ou deux oeuvres au choix d'Amélie Nothomb
Les chaussures italiennes, d'Henning Mankell
Sonietchka, de Ludmilla Oulitskaia
Foenkinos, La délicatesse
Au revoir là-haut, de Pierre Lemaître
Le cricket des talibans » de
Timeri N Murari
L’extraordinaire voyage du fakir qui
était resté coincé dans une armoire Ikéa » de Romain Puertolas
« Voyage au bout de la nuit » de
Céline
« Bonjour tristesse » de Sagan, et « Une si longue lettre » de
Mariama Bâ
2016
Ligne de faille, de Nancy
Huston
Cent ans de solitude, de
Garcia Marquez
Corps et âmes, de Frank
Conroy
Un aller simple, de
Didier Van Cauwelaert
Belle du seigneur,
d'Albert Cohen
Réparer les vivants de
Maylis, de Kerangal
Le
monde selon Garp, John Irvin
Soie, Serge Baricco
Le
parfum, Patrick Süskind
2017
Temps glaciaires, Fred Vargas
Le chasseur zéro, Pascale Roze, prix Goncourt 1996
Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, Harper Lee
Elle s'appelait Sarah, Tatiana de Rosnay
L'énigme du retour, Dany Laferrière
Le cimetière de verre, Sorour Kasmaï
L'arabe du futur, BD, de Riad Sattouf
Orgueil et préjugés, de Jane Austen
Gabriela, girofle et canelle, de Jorge Amado
La nuit des temps, Barjavel
2018
Martin Eden, Jack London
La montagne magique, Thomas Mann
Pas pleurer, Lydie Salvaire
Le maître et Marguerite, Boulgakov
L'art de perdre, Alice Zéniter
Le convoi de l'eau, Yoshimura
La tâche, Philippe Roth
Chroniques d'hiver, Paul Auster
Persépolis, Satrapi
La nuit la neige, Claude Pujade Renault
2019
La servante écarlate, Margaret Atwood
Le carnet d'or, Doris Lessing
Nana, Emile Zola
Beloved, Toni Morrison
Un noir au coeur blanc, Arthur Japin
La décision, Isabelle Pandazopoulos
Un goût de cannelle et d'espoir, Sarah Mc Coy
Dans la forêt, Jean Hegland
J'irai cracher sur vos tombes, Boris Vian
Les mauvaises gens, Davodeau, BD
2020
1984, Orwell
L'amour et les forêts, Eric
Reinhardt
Les limons vides, Herbjorg
Wassmo
L'immeuble Yakubian, Al Aswani
L'attrape-coeur, Salinger
Le journal d'un corps, Daniel Pennac
Montedidio, Eri de Luca
Né d'aucune femme, Franck Bouysse
Oblomov, Ivan Goncharov
2021
Changer l'eau des fleuves, Valérie Perrin
Surface, Olivier Norek
Salina, laurent Gaudé
L'élégance du hérisson , Muriel Barbery
L'oeuvre de Dieu, la part du diable, John Irving
2022
Leurs enfants après eux, Nicolas Matthieu
Un jour ce sera vide, Hugo Lindenberg
Auprès de moi toujours, Kazuo Ishiguro
La vengeance m'appartient, marie N'Dyae
Antigone, Jean Anouilh
Americanah, Chimamanda Ngozi Adichie
S'adapter, <Claire Dupont-Monot
La porte du voyage sans retour, David Diop
Le cerf-volant, Laetitia Colombani
Le pingouin, Andrëi Kourkov
2023
La décision, Karine Tuil
Rouge Décanté, Jéroen Brouwers
Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même manière, Jean Paul Dubois
Le jour d'avant, Sorj Chalandon
Les belles endormies, Kawabata
Encore vivant, Pierre Souchon
Le salon de beauté, Melba Escobar
L'incroyable expédition de Corentin Tréguier
Tirza, Arnon Grunberg
2024
Ce genre de petites choses, Claire Keegan
l'ancêtre, Juan José Saer
30 jours d'obscurité, Jenny Lund Madsen
Le naufrage de la Vesle Mari et autres racontars
la variante chilienne, Pierre Raufast
Quelques compte-rendus:
Pays de neige, de Yasunari Kawabata:
Nous
avons toutes souffert à la lecture de ce livre. Nous aurions abandonné si nous
avions été moins consciencieuses ! Nous aurions eu tort. Malgré le gouffre
culturel qui rend certaines situations et dialogues étranges voire
incompréhensibles pour nous occidentales, nous avons été sensibles à la beauté,
à la poésie du style et aux images évoquées :
Le
reflet d’un beau visage de femme dans la vitre du train, sur fond de paysage de
neige qui défile dans la nuit, la délicate broderie des glaçons bordant les
avant-toits, l’émotion que ressent Shimamura en écoutant Komako au shamisen,
l’érotisme de sa nuque, les érables en automne, les montagnes enneigées, les
chrysanthèmes, les poireaux pris par le gel, et les descriptions les plus
sublimes : le chijimi, sa culture, la fabrication et l’entretien de la
toile, et le meilleur pour la fin : la voix lactée…
Stoner de John Williams nous a toutes séduites bien que nous n’en
ayons pas toute la même interprétation –d’où l’intérêt de nos échanges-. Pour certaine(s)
Stoner est un loser, austère et triste, qui a raté sa vie (il n’avait même pas
de Rollex). Pour les autres, il a vécu quelques événements heureux qui ont illuminé
son existence et ont révélé un être passionné : sa rencontre avec un
professeur qui éveille en lui le goût de la littérature, son amour pour sa
fille, sa liaison avec une jeune étudiante, son succès auprès des étudiants
captivés par ses cours : la satisfaction de transmettre. Même si ces
intermèdes heureux n’ont pas duré, ils ont donné un sens à sa vie.
On
ne comprend pas le contraste entre son attitude à l’université, d’une part, où
il fait preuve d’une rigueur, d’une intégrité, d’une fermeté et d’une
déontologie sans faille face à son supérieur, ne cédant rien, quitte à
compromettre son avenir professionnel et sa relation amoureuse, d’autre part
son comportement avec sa femme hystérique, tête à claques qui lui pourrit la
vie. Il dit amen à tous ses caprices et se laisse humilier sans discuter.
Il
réussit sa sortie : pouvait-il rêver plus belle mort ? un livre à la
main jusqu’à son dernier soupir ! Chute magnifique, au propre comme au
figuré.
RIEN NE S’OPPOSE A LA NUIT, Delphine de Vigan
Nous avons
aimé ce livre. Seule Christiane ne l’a pas apprécié : elle a trouvé ce
déballage familial impudique,plaçant le lecteur dans la position de voyeur. Je
partage un peu son avis.
L’analyse
de Claude résume très bien nos réflexions, donc à quoi bon me fatiguer ?
Il me suffit de reprendre des extraits de son texte :
« J'ai bien aimé la construction : alternance entre l'écriture sur sa
mère d'une part et ses réflexions et doutes d'autre part. Le style est agréable, facile à lire, même si parfois trop de
"Lucile" commençant les phrases m'ont un peu fatiguée (surtout à la
fin). Sous une écriture sage les propos sont violents.
Je me suis juste un peu ennuyée vers les 3/4 du livre (impression que ça
n'avance pas comme Lucile d'ailleurs, et que l'histoire bégaie)
J'ai particulièrement aimé cet extrait page 320 :
"A la lecture de ces récits, c'est cela d'abord qui me frappe, cette
élimination naturelle ordonnée par nos organismes, cette capacité que nous
avons de recouvrir, effacer, synthétiser, cette aptitude au tri sélectif, qui
sans doute permet de libérer de l'espace comme sur un disque dur, de faire
place nette, d'avancer."
Stephan Zweig, 24 heures de la vie d'une femme et Le joueur d'échecs
Nous avons toutes aimé ces deux nouvelles, natürlich ! l’écriture
fluide, efficace, l’originalité des intrigues, les secrets et le suspense nous
ont tenues en haleine…. Elles présentent plusieurs points communs : un
récit intégré dans un autre, le secret révélé au narrateur, la passion du jeu, destructrice
pour l’un puisqu’elle mène à la mort, salvatrice pour l’autre puisqu’elle lui permet
de survivre à la torture psychologique, tout en frôlant la folie.La honte de Mme C. après sa passion éphémère, l’a poursuivie toute
sa vie. Pourtant, veuve, elle ne trompait personne et ses enfants étaient
adultes. Mœurs d’une autre époque. Par contre, Henriette a abandonné mari et
jeunes enfants pour suivre un inconnu… Nous sommes frustrées de ne pas
connaître la suite de son aventure. Mme C. décrit minutieusement au fil de plusieurs pages fascinantes,
la « psychologie » des mains, ce qu’elles révèlent de la personnalité
des états d’âme d’un individu, plus encore que les expressions de son visage.
Zweig
a écrit « le joueur d’échecs » en 1942 au Brésil où il était exilé, peu
avant son suicide. Jouer aux échecs a été un de ses derniers passe-temps.
Notre
hôtesse n’avait négligé aucun détail : robe style années 30, fond musical
de valses viennoises, Sachertorte et champagne !
LES CHAUSSURES
ITALIENNES se lit comme un roman d’aventures aux multiples
rebondissements, aux situations improbables et farfelues, à commencer par cette
femme qui arrive en déambulateur sur le lac gelé. Le héros est un ours mal
léché, misanthrope, lâche, mais attachant. Nous avons avalé sans problème les
invraisemblances, les rencontres bizarres. Les personnages sont pittoresques,
les descriptions des paysages d’hiver très poétiques. On ne s’ennuie pas un
instant à la lecture de ce livre que nous avons toutes aimé. Nous avons trouvé
la chaussure à notre pied.
Chacune a lu un ou plusieurs livres d’Amélie
Nothomb, en a fait un petit résumé et donné ses impressions. Nous avons
beaucoup aimé certains titres et détesté d’autres. Dans l’ensemble, nous avons
préféré les ouvrages à tendance autobiographique. L’imagination d’A. Nothomb
est foisonnante, sans limite, farfelue et surprenante. Son style est parfois
pétillant comme le champagne qu’elle adore. C’est une personnalité sympathique,
intelligente et accessible malgré sa célébrité.
Au revoir là-haut, de Pierre Lemaître
Nous
sommes toutes du même avis : c’est
un livre for-mi-da-ble. Presque 600 pages, ça peut faire peur mais dès le début
on est happé par l’histoire. Les descriptions de la blessure et des souffrances
d’Edouard sont difficilement supportables pour le lecteur. La petite fille est un rayon de soleil : elle redonne goût à
la vie d' Edouard. L’épisode des masques est très divertissant. Difficile de s’arrêter, tant le récit est
riche en rebondissements. On ne s’ennuie pas un instant. Le lieutenant
Pradelle, personnage arrogant et sans scrupules nous inspire dégoût, révolte,
colère face à son ambition, sa soif de gloire, de réussite, de richesse au
mépris de la vie et des sentiments des autres. On souhaite que l’escroquerie
aux monuments aux morts réussisse, par contre on espère que le sale Pradelle
sera démasqué et qu’il paiera cher sa malfaisance.
LE
CRICKET CLUB DES TALIBANS, Timeri
N. Murari
Ce livre est un
témoignage sur la vie en Afghanistan au temps des Talibans et en particulier
sur la condition de la femme. Il est interdit
d’écouter de la musique, rire,
danser. La femme doit porter la burqa et n’a pas le droit de
sortir non accompagnée d’un homme. La place des femmes est dans la maison ou dans la tombe.
Les Talibans ont droit de vie ou de mort sur la population. Pour
montrer que le peuple afghan est sportif ils promeuvent l’entraînement du
cricket dont la tenue respecte leurs
diktats. Bien entendu, seuls les hommes sont autorisés à le pratiquer. En 2000,
ils font une demande officielle d’affiliation à l’International Cricket Council
et organisent un tournoi dont les vainqueurs se rendront au Pakistan pour être
entraînés par des professionnels : pour les jeunes Afghans, une porte ouverte
sur la liberté.
Sur cette trame réelle, la partie romancée est tirée par
les cheveux ou plutôt par les poils de barbe, l’histoire d’amour est mièvre et
digne de « Nous Deux ». Les descriptions des règles et des parties de
cricket sont particulièrement ennuyeuses. Malgré tout, on ne lâche pas le livre
car l’auteur sait manier le suspense, même s’il nous fait un peu trop languir.
SONIETCHKA de Liudmila Oulitskaya
Née
en 1943 au sud de l'Oural, où ses parents moscovites se sont réfugiés
pendant la guerre.
Elle écrit pour la radio et le théâtre. Elle collabore un temps au Théatre
musical juif. Dans les années 80, elle écrit des nouvelles. Mais il lui faudra
attendre le démantèlement de l'Union Soviétique pour être véritablement
reconnue et publiée.. Son premier roman publié en Russie, Sonietchka, paraît en
1992. Ses œuvres sont largement traduites et diffusées à l'étranger ; elle
est publiée en dès la fin des années 80..
En 1996, à Paris, elle reçoit le prix Médicis étranger pour Sonietchka.
En 2014, elle est visée par les autorités russes pour «propagande homosexuelle». L'objet
du délit : une série de livres pour enfants qu'elle pilote en tant
qu'éditrice et qui traite des traditions familiales dans le monde.
Nos avis et
commentaires
Opinions
contrastées. Avis négatifs, positifs et « bof ». Les personnages, ne
sont pas très séduisants a priori. Cependant, Sonietchka est attachante car
toujours positive et lumineuse. Elle est tout amour : pour les livres,
pour son mari, sa fille et même la nouvelle compagne de son mari. Elle est
heureuse de tout ce qui lui arrive et se trouve indigne d’un tel bonheur.
Lorsque ce bonheur prend fin, elle s’estime chanceuse de l’avoir vécu.
’’ Et
chaque matin était peint aux couleurs de ce bonheur de femme, immérité et si
violent qu'elle n'arrivait pas à s'y accoutumer. Au fond de son âme, elle s'attendait
secrètement à tout instant à perdre ce bonheur, comme une aubaine qui lui
serait échue par erreur, à la suite d'une négligence. »
….elle comprit que ses 17 ans de bonheur conjugal avaient pris fin [...]
"Comme c'est bien qu'il ait désormais à ses côtés cette belle jeune femme,
tendre et raffinée, cet être d'exception, comme lui ! songeait Sonia. Et comme
la vie est bien faite, de lui avoir envoyée sur ses vieux jours ce miracle qui
l'a incité à revenir à ce qu'il y a de plus important en lui, son art... elle
entra chez elle, s'approcha de la bibliothèque, y prit un livre au hasard……. ‘’
Lignes de faille, de Nancy Houston
Le livre est structuré d’une façon originale et intéressante :
·
4 chapitres, un par narrateur. Nancy
Huston donne à chaque fois la parole à un enfant de six ans, relayé ensuite par
son parent direct : père, grand-mère, arrière-grand-mère lorsqu’ils avaient 6
ans, de 2004 en remontant à 1945. Ils possèdent tous un grain de beauté, qui
aura pour chacun une signification différente. Un secret qui remonte à
l’arrière-grand-mère pèse sur la famille. Chacun évoque l’époque dont il est
témoin.
·
Solomon, 6 ans, en 2004, premier
narrateur, surdoué, détestable, fasciné par les corps disloqués des victimes de
la guerre en Irak. A travers lui c’est le portrait de l’Amérique de Bush.
·
Randal, son père, 6 ans en 1982.,
effrayé par la violence. Un voyage en Allemagne à la recherche des origines de
la grand-mère. La famille part vivre en Israël. Querelles entre les
parents : la mère pro-israélienne inconditionnelle, le père très réservé
sur la politique d’Israël ; massacres de Sabra et Chatila, guerre au Liban
·
Sadie, mère de Randal, 6 ans en 1962,
mal dans sa peau, élevée par des grands parents très stricts, puis par sa mère,
artiste fantasque qu’elle adore. L’Amérique de Kennedy, guerre froide.
·
Kristina, mère de Sadie, Ukrainienne enlevée à sa famille par la
Wehrmacht, comme 250 000 autres enfants, dans le programme de germanisation de
Himmler.
L’auteur aborde la question des
fontaines de vie, ces pensionnats où l’on élevait des bébés dans le but d’aryaniser
la population allemande. Les cassures dans les vies de chaque personnage font
écho aux failles de l’Histoire. Tout s’éclaire à la fin du livre. Une fois le
livre terminé, on a envie de reprendre le récit à l’envers. Nous héritons des
névroses que nos parents et nos grands-parents nous ont léguées. Sur fond de
guerre et de mésentente familiale, chacun y apparaît comme victime de sa propre
histoire et de l’histoire avec un grand H.
Nous avons toutes beaucoup aimé le
livre et le goûter qui a suivi….
Vendredi ou les limbes du Pacifique , Michel Tournier
Nous avons aimé cet ouvrage à plusieurs facettes. Roman d’aventure,
philosophique, écrit dans un style impeccable, des réflexions profondes décrites
de façon limpide, compréhensible par tous. Michel Tournier nous donne
l’impression que nous sommes intelligentes (ce qui n’est pas faux).
Corps et ame, de James Conroy
Nous avons toutes aimé
passionnément ce livre. Nous avons avalé les 688 pages avec délice. Le
personnage est attachant. Il a la chance de faire les bonnes rencontres,
surtout la première, le marchand d’instruments, qui entraînera toutes les
autres. Les heures de gammes et de répétition ne sont pas une corvée. Il est
insatiable. Il ne connaît pas le trac. Dès qu’il est au piano, il vit la
musique. Plus rien d’autre n’existe. Même en plein succès, il ne prend jamais
«la grosse tête ». Claude a connu les deux extrémités de l’échelle
sociale : l’extrême pauvreté et il a côtoyé la grande richesse.
Très très très petite
réserve : certains passages du livre abordent des aspects techniques qui
ne sont pas à la portée (de musique) du lecteur moyen qui n’a pas toutes les
clés (de sol ou de fa).
Belle du seigneur, Albert Cohen
Ariane,
belle aristocrate, a épousé sans amour Adrien Deume, petit fonctionnaire
international, petit bourgeois obsédé par l’ascension sociale et la hiérarchie.
Les parents d’Adrien sont toujours lourdement présents : Antoinette, fausse
dévote obnubilée par le paraître et la réputation, étouffe son fils d’une
affection et d’une fierté sans limites. Hippolyte, brave et soumis ’affectionne
sa belle-fille Ariane.
Ariane est envoûtée par Solal, anti-Adrien,
beau et puissant. Elle va vivre, en l’absence de son mari, 3 mois de passion avec
son amant. Le couple épris construit un
amour exemplaire, dont l’apparence et la perfection sont les mots d’ordre.
Adrien rentre de mission, Ariane s’enfuit alors avec Solal. Adrien, effondré,
tente de se suicider, mais même cet acte là est manqué.
Les amants vivent un « d’amour intense mais l’ennui
commence ensuite à naître. Ariane régente leurs journées avec des cérémonials
complexes, censés entretenir la perfection au sein du couple en évitant toute
bassesse du quotidien. Leur amour s’enlise et s’enferme inexorablement dans
l’ennui, le désir a laissé la place à l’écoeurement.
A l’exception d'une lectrice, nous ne comprenons pas
le succès de ce livre qui figure au 8ème rang des livres préférés
des Français, qui pour nous est le n°1 des livres les plus ennuyeux du monde. Monologues
d’Ariane très chiants, Situations répétitives, trop longuement décrites et
diluées, mysoginie, soumission de la femme au sadisme de son amant. L’aspect
matériel est agaçant : pas de problème pour passer des nuits au Ritz,
acheter, vendre une maison, se baffrer de caviar, se payer des vêtements de
luxe, etc…
Réparer les vivants, Maylis de Kerangal
L'écriture de Maylis de
Kerangal est rapide, ultraprécise, concentrée sur l'exactitude des faits, des
sentiments, comme si elle voulait ne pas laisser l'émotion déborder et
brouiller son jugement.. Elle se garde de donner des réponses aux questions
capitales que pose le prélèvement d'organe, mais elle les soulève avec une
acuité terrible.
Avis des lectrices Ce récit nous a bouleversées par son réalisme, l’approche
psychologique des personnages, l’écriture précise et efficace de l’auteur. Nous
avons été profondément touchées par cette histoire qui, pour plusieurs d’entre
nous, a ravivé des souvenirs douloureux, rouvert des plaies, voire provoqué un
profond malaise. Un livre passionnant qui ne laisse pas indifférent. Il a donné
lieu à une pièce de théâtre et un film.
Soie, Baricco
Vers 1860, pour sauver les élevages de vers à
soie contaminés par une épidémie, Hervé Joncour part au Japon. Choc de deux
mondes, une histoire d'amour et de guerre, une alchimie qui tisse le roman de
fils impalpables. Voyages longs et dangereux, amours impossibles, personnages
de désirs et de passions, velours d'une voix, sacralisation d'un tissu
magnifique et sensuel, lenteur des saisons et du temps immuable.
Avis des
lectrices
POUR : Christiane,
Janine, Marie-Thé, Marie-Jo. Style léger comme la soie. Nous nous sommes
laissées porter par la poésie du récit, le mystère des personnages, les
non-dits, leur vie intérieure, la magie, la délicatesse. En toile (soyeuse) de
fond, la situation de la sériculture au 19e siècle. La lettre en
japonais, sublime, témoignage d’amour et de sensualité nous ménage
une surprise que nous ne révèlerons pas. C’est chacun(e) pour soie.
CONTRE ou
bof : Jeanine : plat, sans relief. Brigitte : un peu aimé, sans plus. Fade. Etonnée de la
médiatisation du livre. Maryvonne :
plaisant, mais manque d’émotion et trop lent.
NE
TIREZ PAS SUR L’OISEAU MOQUEUR, Harper
Lee
Opinion unanime : c’est un chef d’œuvre. Nous sommes très
enthousiastes. Tous les caractères sont finement analysés. L’enfant intrépide,
intelligente, rebelle, attachante, Atticus, père idéal intègre, tolérant,
juste, envers et contre tous, au péril de sa vie et de celle de ses enfants
auxquels il inculque ses valeurs. Description du contexte historique en Alabama,
ségrégation, injustices envers les noirs. Passionnant d’un bout à l’autre.
Le chasseur zéro, Pascal Roze
Laura Carlson est née à New York en
1944. Son père, est mort à Okinawa en 1945, officier à bord du “Maryland” sur
lequel s’est jeté un “zéro”, un chasseur japonais piloté par un kamikaze. La
mère de Laura, sous le choc est devenue amnésique, absente à la vie, revenue
chez ses parents qui referment sur la veuve et l'orpheline l'étouffoir des
conventions et du silence. Laura dépérit dans leur sombre appartement, entre l’engourdissement
de sa mère et la fureur rigoriste de l'aïeule. Description de bien-pensants
parisiens des années 50. La mère va par les rues draguer un homme qui la soûle
et la force. Une amie oblige Laura à poser des questions sur son père, comment
est-il mort, où ? Elle donne à Laura des livres sur la guerre du Pacifique et le
journal d’un kamikaze de 20 ans, Tsurukawa, jusqu'à son ultime envol. Et Laura s’interroge :
ce ronflement insupportable qui enfle est-il dû à l'avion de Tsurukawa qui rôde
autour du “Maryland” et autour d'elle. La tendresse de Bruno va-t-elle sauver
Laura de son obsession ?
TEMPS
GLACIAIRE, Fred Vargas
Le roman commence dans une rue du 15e
arrondissement de Paris. Une vieille dame avec son déambulateur marche dans la
rue et s’écroule, prise d’un malaise. Une passante récupère l’enveloppe que la
dame s’apprêtait à poster et la glisse dans la boîte aux lettres. C’est le
début d’une intrigue qui va mener le nonchalant commissaire Adamsberg et son
fidèle Danglard jusqu’en Islande et même via la société Robespierre à la
Révolution française…
J'aurais bien aimé que vous donniez votre commentaire après la lecture de "Soie".
RépondreSupprimerMartine