Goûters littéraires



      Ces réunions ont lieu une fois par mois, en général le second  vendredi du mois.


Sept lectrices se retrouvent périodiquement pour échanger leurs impressions sur un livre préalablement choisi. (un programme est élaboré deux ou trois mois à l’avance). L’échange littéraire  se termine par un goûter, ce qui ajoute une note de convivialité chaleureuse à l’après-midi. 
Pour tout renseignement , merci de prendre contact au 0386849514 ou au 0386841404, si vous désirez nous rejoindre, ne serait-ce que pour une séance....


Liste des livres lus en 2014






2014
Le  cercle littéraire des amateurs d'épluchure de patates, Mary Ann Shaffer et Annie Barrows
Dans la ville des veuves intrépides, James Canon
Le mec de la tombe d’à côté, Katarina Mazetti
Le radeau de pierre , José Saramago

Le fils du dieu de l’orage , Arto Paasilinna
Jours de colère, Sylvie Germain 
Stoner, John Williams 
L'étranger, Albert Camus 
Pays de neige, de Yasunari Kawabata
Rien ne s'oppose à la nuit, Delphine de Vigan
Le coeur est un chasseur solitaire, Carson McCullers


2015
24 heures de la vie d'une femme et Le joueur d'échecs, de Stefan Zweig

une ou deux oeuvres au choix d'Amélie Nothomb
Les chaussures italiennes, d'Henning Mankell
Sonietchka, de Ludmilla Oulitskaia
Foenkinos, La délicatesse
 Au revoir là-haut, de Pierre Lemaître
 Le cricket des talibans » de Timeri N Murari
 L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa » de Romain Puertolas
 « Voyage au bout de la nuit » de Céline
 « Bonjour tristesse » de Sagan,  et « Une si longue lettre » de Mariama Bâ

2016

Ligne de faille, de Nancy Huston

Cent ans de solitude, de Garcia Marquez

Corps et âmes, de Frank Conroy

Un aller simple, de Didier Van Cauwelaert

Belle du seigneur, d'Albert Cohen
Réparer les vivants de Maylis, de Kerangal
Le monde selon Garp, John  Irvin

Soie,  Serge Baricco
Le parfum, Patrick Süskind

2017
Temps glaciaires, Fred Vargas
Le chasseur zéro, Pascale Roze, prix Goncourt 1996
Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, Harper Lee
Elle s'appelait Sarah, Tatiana de Rosnay 
L'énigme du retour, Dany Laferrière
Le cimetière de verre, Sorour Kasmaï
L'arabe du futur, BD, de Riad Sattouf 
Orgueil et préjugés, de Jane Austen
Gabriela, girofle et canelle, de Jorge Amado 
La nuit des temps, Barjavel 

2018
Martin Eden, Jack London
La montagne magique, Thomas Mann
Pas pleurer, Lydie Salvaire
Le maître et Marguerite, Boulgakov
L'art de perdre, Alice Zéniter 
Le convoi de l'eau, Yoshimura 
La tâche, Philippe Roth
Chroniques d'hiver, Paul Auster
Persépolis, Satrapi
La nuit la neige, Claude Pujade Renault

2019
La servante écarlate, Margaret Atwood
Le carnet d'or, Doris Lessing
Nana, Emile Zola
Beloved, Toni Morrison 
Un noir au coeur blanc, Arthur Japin
La décision, Isabelle Pandazopoulos
Un goût de cannelle et d'espoir, Sarah Mc Coy
Dans la forêt, Jean Hegland
J'irai cracher sur vos tombes, Boris Vian
Les mauvaises gens, Davodeau, BD


2020
1984, Orwell
L'amour et les forêts, Eric Reinhardt
Les limons vides, Herbjorg Wassmo
L'immeuble Yakubian, Al Aswani
L'attrape-coeur, Salinger 

Le journal d'un corps, Daniel Pennac
Montedidio, Eri de Luca
Né d'aucune femme, Franck Bouysse
Oblomov, Ivan Goncharov

2021
Changer l'eau des fleuves, Valérie Perrin
Surface, Olivier Norek 

Salina, laurent Gaudé

L'élégance du hérisson , Muriel Barbery

L'oeuvre de Dieu, la part du diable, John Irving

 2022

Leurs enfants après eux, Nicolas Matthieu

Un jour ce sera vide, Hugo Lindenberg

Auprès de moi toujours, Kazuo Ishiguro

La vengeance m'appartient, marie N'Dyae 

Antigone, Jean Anouilh

Americanah, Chimamanda Ngozi Adichie

 S'adapter, <Claire Dupont-Monot

La porte du voyage sans retour, David Diop

Le cerf-volant, Laetitia Colombani

Le pingouin, Andrëi Kourkov

2023

La décision, Karine Tuil

Rouge Décanté, Jéroen Brouwers

 Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même manière, Jean Paul Dubois

Le jour d'avant, Sorj Chalandon

Les belles endormies, Kawabata

Encore vivant, Pierre Souchon

Le salon de beauté, Melba Escobar

L'incroyable expédition de Corentin Tréguier

Tirza, Arnon Grunberg

2024

Ce genre de petites choses, Claire Keegan

l'ancêtre, Juan José Saer

30 jours d'obscurité, Jenny Lund Madsen

Le naufrage de la Vesle Mari et autres racontars

 la variante chilienne, Pierre Raufast

 

 


 




 
 
 

Quelques  compte-rendus:


Pays de neige, de Yasunari Kawabata:


Nous avons toutes souffert à la lecture de ce livre. Nous aurions abandonné si nous avions été moins consciencieuses ! Nous aurions eu tort. Malgré le gouffre culturel qui rend certaines situations et dialogues étranges voire incompréhensibles pour nous occidentales, nous avons été sensibles à la beauté, à la poésie du style et aux images évoquées :
Le reflet d’un beau visage de femme dans la vitre du train, sur fond de paysage de neige qui défile dans la nuit, la délicate broderie des glaçons bordant les avant-toits, l’émotion que ressent Shimamura en écoutant Komako au shamisen, l’érotisme de sa nuque, les érables en automne, les montagnes enneigées, les chrysanthèmes, les poireaux pris par le gel, et les descriptions les plus sublimes : le chijimi, sa culture, la fabrication et l’entretien de la toile, et le meilleur pour la fin : la voix lactée… 

Stoner de John Williams nous a toutes séduites bien que nous n’en ayons pas toute la même interprétation –d’où l’intérêt de nos échanges-. Pour certaine(s) Stoner est un loser, austère et triste, qui a raté sa vie (il n’avait même pas de Rollex). Pour les autres, il a vécu quelques événements heureux qui ont illuminé son existence et ont révélé un être passionné : sa rencontre avec un professeur qui éveille en lui le goût de la littérature, son amour pour sa fille, sa liaison avec une jeune étudiante, son succès auprès des étudiants captivés par ses cours : la satisfaction de transmettre. Même si ces intermèdes heureux n’ont pas duré, ils ont donné un sens à sa vie.
On ne comprend pas le contraste entre son attitude à l’université, d’une part, où il fait preuve d’une rigueur, d’une intégrité, d’une fermeté et d’une déontologie sans faille face à son supérieur, ne cédant rien, quitte à compromettre son avenir professionnel et sa relation amoureuse, d’autre part son comportement avec sa femme hystérique, tête à claques qui lui pourrit la vie. Il dit amen à tous ses caprices et se laisse humilier sans discuter.
Il réussit sa sortie : pouvait-il rêver plus belle mort ? un livre à la main jusqu’à son dernier soupir ! Chute magnifique, au propre comme au figuré.


RIEN NE S’OPPOSE A LA NUIT,  Delphine de Vigan
Nous avons aimé ce livre. Seule Christiane ne l’a pas apprécié : elle a trouvé ce déballage familial impudique,plaçant le lecteur dans la position de voyeur. Je partage un peu son avis.
L’analyse de Claude résume très bien nos réflexions, donc à quoi bon me fatiguer ? Il me suffit de reprendre des extraits de son texte :

« J'ai bien aimé la construction : alternance entre l'écriture sur sa mère d'une part et ses réflexions et doutes d'autre part. Le style est agréable, facile à lire, même si parfois trop de "Lucile" commençant les phrases m'ont un peu fatiguée (surtout à la fin). Sous une écriture sage les propos sont violents.
Je me suis juste un peu ennuyée vers les 3/4 du livre (impression que ça n'avance pas comme Lucile d'ailleurs, et que l'histoire bégaie)

J'ai particulièrement aimé cet extrait page 320 :

"A la lecture de ces récits, c'est cela d'abord qui me frappe, cette élimination naturelle ordonnée par nos organismes, cette capacité que nous avons de recouvrir, effacer, synthétiser, cette aptitude au tri sélectif, qui sans doute permet de libérer de l'espace comme sur un disque dur, de faire place nette, d'avancer."


Stephan Zweig, 24 heures de la vie d'une femme et Le joueur d'échecs

Nous avons toutes aimé ces deux nouvelles, natürlich ! l’écriture fluide, efficace, l’originalité des intrigues, les secrets et le suspense nous ont tenues en haleine…. Elles présentent plusieurs points communs : un récit intégré dans un autre, le secret révélé au narrateur, la passion du jeu, destructrice pour l’un puisqu’elle mène à la mort, salvatrice pour l’autre puisqu’elle lui permet de survivre à la torture psychologique, tout en frôlant la folie.La honte de Mme C. après sa passion éphémère, l’a poursuivie toute sa vie. Pourtant, veuve, elle ne trompait personne et ses enfants étaient adultes. Mœurs d’une autre époque. Par contre, Henriette a abandonné mari et jeunes enfants pour suivre un inconnu… Nous sommes frustrées de ne pas connaître la suite de son aventure. Mme C. décrit minutieusement au fil de plusieurs pages fascinantes, la « psychologie » des mains, ce qu’elles révèlent de la personnalité des états d’âme d’un individu, plus encore que les expressions de son visage. 
Zweig a écrit « le joueur d’échecs » en 1942 au Brésil où il était exilé, peu avant son suicide. Jouer aux échecs a été un de ses derniers passe-temps.


Notre hôtesse n’avait négligé aucun détail : robe style années 30, fond musical de valses viennoises, Sachertorte et champagne !









LES CHAUSSURES ITALIENNES se lit comme un roman d’aventures aux multiples rebondissements, aux situations improbables et farfelues, à commencer par cette femme qui arrive en déambulateur sur le lac gelé. Le héros est un ours mal léché, misanthrope, lâche, mais attachant. Nous avons avalé sans problème les invraisemblances, les rencontres bizarres. Les personnages sont pittoresques, les descriptions des paysages d’hiver très poétiques. On ne s’ennuie pas un instant à la lecture de ce livre que nous avons toutes aimé. Nous avons trouvé la chaussure à notre pied.




Chacune a lu un ou plusieurs livres d’Amélie Nothomb, en a fait un petit résumé et donné ses impressions. Nous avons beaucoup aimé certains titres et détesté d’autres. Dans l’ensemble, nous avons préféré les ouvrages à tendance autobiographique. L’imagination d’A. Nothomb est foisonnante, sans limite, farfelue et surprenante. Son style est parfois pétillant comme le champagne qu’elle adore. C’est une personnalité sympathique, intelligente et accessible malgré sa célébrité.

Au revoir là-haut, de Pierre Lemaître


Nous sommes  toutes du même avis : c’est un livre for-mi-da-ble. Presque 600 pages, ça peut faire peur mais dès le début on est happé par l’histoire. Les descriptions de la blessure et des souffrances d’Edouard sont difficilement supportables pour le lecteur. La petite fille  est un rayon de soleil : elle redonne goût à la vie d' Edouard. L’épisode des masques est très divertissant.  Difficile de s’arrêter, tant le récit est riche en rebondissements. On ne s’ennuie pas un instant. Le lieutenant Pradelle, personnage arrogant et sans scrupules nous inspire dégoût, révolte, colère face à son ambition, sa soif de gloire, de réussite, de richesse au mépris de la vie et des sentiments des autres. On souhaite que l’escroquerie aux monuments aux morts réussisse, par contre on espère que le sale Pradelle sera démasqué et qu’il paiera cher sa malfaisance.

LE CRICKET CLUB DES TALIBANS, Timeri N. Murari  
Ce livre est un témoignage sur la vie en Afghanistan au temps des Talibans et en particulier sur la condition de la femme. Il est  interdit d’écouter de la musique, rire, danser. La femme doit porter la burqa et n’a pas le droit de sortir non accompagnée d’un homme. La place des femmes est dans la maison ou dans la tombe. Les Talibans ont droit de vie ou de mort sur la population. Pour montrer que le peuple afghan est sportif ils promeuvent l’entraînement du cricket dont la tenue respecte leurs diktats. Bien entendu, seuls les hommes sont autorisés à le pratiquer. En 2000, ils font une demande officielle d’affiliation à l’International Cricket Council et organisent un tournoi dont les vainqueurs se rendront au Pakistan pour être entraînés par des professionnels : pour les jeunes Afghans, une porte ouverte sur la liberté.
Sur cette trame réelle, la partie romancée est tirée par les cheveux ou plutôt par les poils de barbe, l’histoire d’amour est mièvre et digne de « Nous Deux ». Les descriptions des règles et des parties de cricket sont particulièrement ennuyeuses. Malgré tout, on ne lâche pas le livre car l’auteur sait manier le suspense, même s’il nous fait un peu trop languir.



SONIETCHKA de Liudmila Oulitskaya

Née en 1943 au sud de l'Oural, où ses parents moscovites se sont réfugiés pendant la guerre.
Elle écrit pour la radio et le théâtre. Elle collabore un temps au Théatre musical juif. Dans les années 80, elle écrit des nouvelles. Mais il lui faudra attendre le démantèlement de l'Union Soviétique pour être véritablement reconnue et publiée.. Son premier roman publié en Russie, Sonietchka, paraît en 1992. Ses œuvres sont largement traduites et diffusées à l'étranger ; elle est publiée en dès la fin des années 80..

En 1996, à Paris, elle reçoit le prix Médicis étranger pour Sonietchka.
En 2014, elle est visée par les autorités russes pour «propagande homosexuelle». L'objet du délit : une série de livres pour enfants qu'elle pilote en tant qu'éditrice et qui traite des traditions familiales dans le monde.

Nos avis et commentaires
Opinions contrastées. Avis négatifs, positifs et « bof ». Les personnages, ne sont pas très séduisants a priori. Cependant, Sonietchka est attachante car toujours positive et lumineuse. Elle est tout amour : pour les livres, pour son mari, sa fille et même la nouvelle compagne de son mari. Elle est heureuse de tout ce qui lui arrive et se trouve indigne d’un tel bonheur. Lorsque ce bonheur prend fin, elle s’estime chanceuse de l’avoir vécu.
 ’’ Et chaque matin était peint aux couleurs de ce bonheur de femme, immérité et si violent qu'elle n'arrivait pas à s'y accoutumer. Au fond de son âme, elle s'attendait secrètement à tout instant à perdre ce bonheur, comme une aubaine qui lui serait échue par erreur, à la suite d'une négligence. »
 ….elle comprit que ses 17 ans de bonheur conjugal avaient pris fin [...] "Comme c'est bien qu'il ait désormais à ses côtés cette belle jeune femme, tendre et raffinée, cet être d'exception, comme lui ! songeait Sonia. Et comme la vie est bien faite, de lui avoir envoyée sur ses vieux jours ce miracle qui l'a incité à revenir à ce qu'il y a de plus important en lui, son art... elle entra chez elle, s'approcha de la bibliothèque, y prit un livre au hasard……. ‘’ 

Lignes de faille, de Nancy Houston

Le livre est structuré d’une façon originale et intéressante :

·         4 chapitres, un par narrateur. Nancy Huston donne à chaque fois la parole à un enfant de six ans, relayé ensuite par son parent direct : père, grand-mère, arrière-grand-mère lorsqu’ils avaient 6 ans, de 2004 en remontant à 1945. Ils possèdent tous un grain de beauté, qui aura pour chacun une signification différente. Un secret qui remonte à l’arrière-grand-mère pèse sur la famille. Chacun évoque l’époque dont il est témoin.

·         Solomon, 6 ans, en 2004, premier narrateur, surdoué, détestable, fasciné par les corps disloqués des victimes de la guerre en Irak. A travers lui c’est le portrait de l’Amérique de Bush.

·         Randal, son père, 6 ans en 1982., effrayé par la violence. Un voyage en Allemagne à la recherche des origines de la grand-mère. La famille part vivre en Israël. Querelles entre les parents : la mère pro-israélienne inconditionnelle, le père très réservé sur la politique d’Israël ; massacres de Sabra et Chatila, guerre au Liban

·         Sadie, mère de Randal, 6 ans en 1962, mal dans sa peau, élevée par des grands parents très stricts, puis par sa mère, artiste fantasque qu’elle adore. L’Amérique de Kennedy, guerre froide.

·         Kristina, mère de Sadie,  Ukrainienne enlevée à sa famille par la Wehrmacht, comme 250 000 autres enfants, dans le programme de germanisation de Himmler.

L’auteur aborde la question des fontaines de vie, ces pensionnats où l’on élevait des bébés dans le but d’aryaniser la population allemande. Les cassures dans les vies de chaque personnage font écho aux failles de l’Histoire. Tout s’éclaire à la fin du livre. Une fois le livre terminé, on a envie de reprendre le récit à l’envers. Nous héritons des névroses que nos parents et nos grands-parents nous ont léguées. Sur fond de guerre et de mésentente familiale, chacun y apparaît comme victime de sa propre histoire et de l’histoire avec un grand H.



Nous avons toutes beaucoup aimé le livre et le goûter qui a suivi….
 
Vendredi ou les limbes du Pacifique , Michel Tournier
  Nous avons aimé cet ouvrage à plusieurs facettes. Roman d’aventure, philosophique, écrit dans un style impeccable, des réflexions profondes décrites de façon limpide, compréhensible par tous. Michel Tournier nous donne l’impression que nous sommes intelligentes (ce qui n’est pas faux). 

Corps et ame, de James Conroy
Nous avons toutes aimé passionnément ce livre. Nous avons avalé les 688 pages avec délice. Le personnage est attachant. Il a la chance de faire les bonnes rencontres, surtout la première, le marchand d’instruments, qui entraînera toutes les autres. Les heures de gammes et de répétition ne sont pas une corvée. Il est insatiable. Il ne connaît pas le trac. Dès qu’il est au piano, il vit la musique. Plus rien d’autre n’existe. Même en plein succès, il ne prend jamais «la grosse tête ». Claude a connu les deux extrémités de l’échelle sociale : l’extrême pauvreté et il a côtoyé la grande richesse.
Très très très petite réserve : certains passages du livre abordent des aspects techniques qui ne sont pas à la portée (de musique) du lecteur moyen qui n’a pas toutes les clés (de sol ou de fa).

Belle du seigneur, Albert Cohen
 
Ariane, belle aristocrate, a épousé sans amour Adrien Deume, petit fonctionnaire international, petit bourgeois obsédé par l’ascension sociale et la hiérarchie. Les parents d’Adrien sont toujours lourdement présents : Antoinette, fausse dévote obnubilée par le paraître et la réputation, étouffe son fils d’une affection et d’une fierté sans limites. Hippolyte, brave et soumis ’affectionne sa belle-fille Ariane.

Ariane est envoûtée par Solal, anti-Adrien, beau et puissant. Elle va vivre, en l’absence de son mari, 3 mois de passion avec son amant.  Le couple épris construit un amour exemplaire, dont l’apparence et la perfection sont les mots d’ordre. Adrien rentre de mission, Ariane s’enfuit alors avec Solal. Adrien, effondré, tente de se suicider, mais même cet acte là est manqué.

Les amants vivent un « d’amour intense mais l’ennui commence ensuite à naître. Ariane régente leurs journées avec des cérémonials complexes, censés entretenir la perfection au sein du couple en évitant toute bassesse du quotidien. Leur amour s’enlise et s’enferme inexorablement dans l’ennui, le désir a laissé la place à l’écoeurement.



A l’exception d'une lectrice, nous ne comprenons pas le succès de ce livre qui figure au 8ème rang des livres préférés des Français, qui pour nous est le n°1 des livres les plus ennuyeux du monde. Monologues d’Ariane très chiants, Situations répétitives, trop longuement décrites et diluées, mysoginie, soumission de la femme au sadisme de son amant. L’aspect matériel est agaçant : pas de problème pour passer des nuits au Ritz, acheter, vendre une maison, se baffrer de caviar, se payer des vêtements de luxe, etc…

 

Réparer les vivants, Maylis de Kerangal


 L'écriture de Maylis de Kerangal est rapide, ultraprécise, concentrée sur l'exactitude des faits, des sentiments, comme si elle voulait ne pas laisser l'émotion déborder et brouiller son jugement.. Elle se garde de donner des réponses aux questions capitales que pose le prélèvement d'organe, mais elle les soulève avec une acuité terrible.


Avis des lectrices Ce récit nous a bouleversées par son réalisme, l’approche psychologique des personnages, l’écriture précise et efficace de l’auteur. Nous avons été profondément touchées par cette histoire qui, pour plusieurs d’entre nous, a ravivé des souvenirs douloureux, rouvert des plaies, voire provoqué un profond malaise. Un livre passionnant qui ne laisse pas indifférent. Il a donné lieu à une pièce de théâtre et un film.

Soie, Baricco

 
Vers 1860, pour sauver les élevages de vers à soie contaminés par une épidémie, Hervé Joncour part au Japon. Choc de deux mondes, une histoire d'amour et de guerre, une alchimie qui tisse le roman de fils impalpables. Voyages longs et dangereux, amours impossibles, personnages de désirs et de passions, velours d'une voix, sacralisation d'un tissu magnifique et sensuel, lenteur des saisons et du temps immuable.
Avis des lectrices

POUR : Christiane, Janine, Marie-Thé, Marie-Jo. Style léger comme la soie. Nous nous sommes laissées porter par la poésie du récit, le mystère des personnages, les non-dits, leur vie intérieure, la magie, la délicatesse. En toile (soyeuse) de fond, la situation de la sériculture au 19e siècle. La lettre en japonais, sublime, témoignage d’amour et de sensualité nous ménage une surprise que nous ne révèlerons pas. C’est chacun(e) pour soie.



CONTRE ou bof : Jeanine : plat, sans relief. Brigitte : un peu aimé, sans plus. Fade. Etonnée de la médiatisation du livre. Maryvonne : plaisant, mais manque d’émotion et trop lent.


NE TIREZ PAS SUR L’OISEAU MOQUEUR, Harper Lee

 Opinion unanime : c’est un chef d’œuvre. Nous sommes très enthousiastes. Tous les caractères sont finement analysés. L’enfant intrépide, intelligente, rebelle, attachante, Atticus, père idéal intègre, tolérant, juste, envers et contre tous, au péril de sa vie et de celle de ses enfants auxquels il inculque ses valeurs. Description du contexte historique en Alabama, ségrégation, injustices envers les noirs. Passionnant d’un bout à l’autre. 


Le chasseur zéro, Pascal Roze
Laura Carlson est née à New York en 1944. Son père, est mort à Okinawa en 1945, officier à bord du “Maryland” sur lequel s’est jeté un “zéro”, un chasseur japonais piloté par un kamikaze. La mère de Laura, sous le choc est devenue amnésique, absente à la vie, revenue chez ses parents qui referment sur la veuve et l'orpheline l'étouffoir des conventions et du silence. Laura dépérit dans leur sombre appartement, entre l’engourdissement de sa mère et la fureur rigoriste de l'aïeule. Description de bien-pensants parisiens des années 50. La mère va par les rues draguer un homme qui la soûle et la force. Une amie oblige Laura à poser des questions sur son père, comment est-il mort, où ? Elle donne à Laura des livres sur la guerre du Pacifique et le journal d’un kamikaze de 20 ans, Tsurukawa, jusqu'à son ultime envol. Et Laura s’interroge : ce ronflement insupportable qui enfle est-il dû à l'avion de Tsurukawa qui rôde autour du “Maryland” et autour d'elle. La tendresse de Bruno va-t-elle sauver Laura de son obsession ?
 

TEMPS GLACIAIRE, Fred Vargas
 
Le roman commence dans une rue du 15e arrondissement de Paris. Une vieille dame avec son déambulateur marche dans la rue et s’écroule, prise d’un malaise. Une passante récupère l’enveloppe que la dame s’apprêtait à poster et la glisse dans la boîte aux lettres. C’est le début d’une intrigue qui va mener le nonchalant commissaire Adamsberg et son fidèle Danglard jusqu’en Islande et même via la société Robespierre à la Révolution française…


1 commentaire:

  1. J'aurais bien aimé que vous donniez votre commentaire après la lecture de "Soie".
    Martine

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